LES AMPHIBIENS

Au Québec, les amphibiens sont représentés par deux ordres ; les Urodèles (salamandres, necture et triton) et les Anoures (grenouilles, rainettes et crapaud). Tout comme les reptiles, les amphibiens sont des ectothermes c’est-à-dire que la température de leur corps est influencée par la température externe. Toutes les espèces d’amphibiens sont intimement liées aux milieux humides ou aquatiques. En effet, leur peau qui est mince, lisse et dépourvue d’écailles, doit demeurer humide pour permettre la diffusion des gaz (respiration). Les amphibiens pondent dans l’eau ou sur terre des œufs dépourvus de coquilles, mais protégés par une membrane gélatineuse. Ils passent généralement par un stade larvaire aquatique et les larves sont munies de branchies. La larve subit une métamorphose complexe pour passer au stade adulte. On retrouve au Québec dix Urodèles et onze Anoures.

LES URODÈLES (salamandres, necture et triton)

Les Urodèles ont un corps allongé qui se termine par une longue queue et possèdent quatre membres fonctionnels. Ils ont une peau humide et sont très discrets, s’activant surtout lors des nuits humides. Contrairement aux larves d’Anoures, les larves d’Urodèles développent les pattes avant en premier. Au Québec, on retrouve dix espèces qui sont réparties dans quatre familles :

La famille des Protéidés n’a qu’un seul représentant au Québec : le Necture tacheté. C’est la plus grosse de nos espèces d’Urodèles et elle est caractérisée par la présence de branchies externes à l’état adulte. Il passe toute sa vie en milieu aquatique dans les grands cours d’eau.

Notre unique triton, le Triton vert, fait parti de la famille des Salamandridés. Le Triton vert présente le cycle de vie le plus complexe de nos Urodèles; il est aquatique à l’état larvaire, passe par la suite à l’état juvénile en phase terrestre où sa coloration rougeâtre annonce sa toxicité, puis, après 1 à 3 ans, adopte la coloration verdâtre de l’adulte en retournant au milieu aquatique. L’adulte peut également revenir à la vie en milieu terrestre lorsque les températures sont trop élevées ou que le plan d’eau s’assèche.

La famille des Ambystomatidés, les salamandres fouisseuses, contient nos deux plus grosses espèces terrestres : la Salamandre maculée et la Salamandre à points bleus. Ces deux espèces, au corps robuste, passent la majorité de leur vie enfouies dans le sol et n’émergent que lorsque les températures sont fraîches et humide, ou pour se reproduire au printemps dans les étangs et les lacs.

La famille des Pléthodontidés, contient 6 espèces au Québec. Ces salamandres de petite taille sont dépourvues de poumons et ne respirent que par la peau et les muqueuses du palais. Cette famille, la plus diversifiée des Urodèles, colonise une multitude d’habitats. La Salamandre sombre du Nord, la Salamandre sombre des montagnes, la Salamandre à deux lignes et la Salamandre pourpre habitent les ruisseaux bien oxygénés ou leurs berges, généralement en milieu montagneux. La Salamandre cendrée fréquente les forêts matures riches en humus et pond ses œufs en milieu terrestre. Finalement, la Salamandre à quatre orteils fréquente également les forêts et se reproduit dans les monticules de mousses, particulièrement de sphaigne, qui émergent dans les sous-bois inondés et les tourbières.

LES ANOURES (grenouilles, crapaud et rainettes)

Les Anoures forment le groupe d’amphibien le plus diversifié, avec plus de 85% de toutes les espèces connues à ce jour. Ils sont sans queue à l’âge adulte, relativement petits et possèdent des membres postérieurs bien développés pour le saut. Au Québec, ils déposent leurs œufs en milieu aquatique. Après l’éclosion, les larves (têtards) croissent dans l’eau jusqu’à leur métamorphose. Les pattes arrières se développent en premier, contrairement aux larves d’Urodèles. Les Anoures sont mieux connus pour leurs coassements. On peut d’ailleurs distinguer chacune des espèces par son chant de reproduction. Au Québec, on retrouve onze espèces réparties en trois familles :

Bien adapté pour son mode de vie terrestre, le Crapaud d’Amérique est le seul représentant des Bufonidés. Sa peau plus épaisse et l’accumulation d’eau dans sa vessie lui permettent de résister à la dessiccation et de coloniser plusieurs types d’habitats terrestres.

La famille des Hylidés, ou rainettes, est représentée par 4 espèces au Québec. La Rainette versicolore, la Rainette crucifère, la Rainette faux-grillon de l’Ouest et la Rainette faux-grillon boréale hibernent toutes dans le sol en zone terrestre et peuvent survivre au gel grâce à des substances cryoprotectrices dans leurs cellules. La présence de disques adhérents plus ou moins développés au bout des doigts leur permet de grimper aisément à la végétation.

La famille des Ranidés est la plus diversifiée des familles d’Anoures au Québec avec ses 6 espèces. La Grenouille des bois est la seule représentante de la famille qui hiberne en milieu terrestre et qui peut survivre au gel. La Grenouille verte, la Grenouille du Nord, le Ouaouaron, la Grenouille léopard et la Grenouille des marais ne pouvant survivre au gel, elles hibernent au fond des plans d’eau permanents qu’elles utilisent également comme milieu de reproduction.

Atlas des amphibiens et reptiles du Québec