Pour l’observation de l’herpétofaune
Salamandres, tritons et necture
Certaines salamandres, dont celle de la famille des Ambystomatidés entreprennent des migrations reproductrices par des soirées pluvieuses tôt au printemps vers les étangs et lacs de reproductions. On pourra également trouver plusieurs espèces en soulevant les bûches en décomposition et les pierres en forêt humide et en soulevant les pierres des ruisseaux permanents ou temporaires. Les adultes du Triton vert sont plus faciles à repérer à l’aide d’une épuisette au printemps, en bordure des étangs jonchés de végétation. Enfin, l’observation du Necture tacheté peut se faire au printemps, alors que l’eau est froide, sous les pierres en bordure des grands cours d’eau.
Grenouilles, crapaud et rainettes
Les grenouilles et rainettes sont le plus facilement observables dès la fonte des neiges jusqu’à la fin de l’été, selon les espèces, alors qu’elles coassent à la recherche d’un partenaire. Les soirées humides ou pluvieuses sont particulièrement propices à l’observation des grenouilles qui se déplacent alors vers les étangs de reproduction. Certaines espèces sont difficiles à voir à cause de leur petite taille et de leur coloration cryptique et doivent donc être repérées à l’aide de leur coassement.
Tortues
Les tortues sont le plus facile à observer au printemps, lorsque la température de l’eau est encore froide. Elles sont alors visibles sur les bouts de bois ou les roches près des bergse des lacs, rivières, marais et étangs en train de se faire chauffer au soleil. Certaines espèces sont très nerveuses et ont doit donc les approcher le plus discrètement possible pour éviter des les déranger, sinon elles prennent la fuite. Une paire de jumelle s’avère souvent essentielle pour pouvoir les identifier de loin. Les tortues peuvent également être observées hors de l’eau au mois de juin, alors qu’elles sont à la recherche d’un site de ponte adéquat.
Serpents
Les couleuvres sont parfois repérables alors qu’elles se chauffent au soleil, particulièrement au printemps et à l’automne alors que les températures sont plus fraîches. Les couleuvres d’eau et les couleuvres rayées peuvent être aussi aperçues lorsqu’elles sont à la recherche de proie en bordure des cours d’eau. Le meilleur moyen d’observer ces reptiles demeure toutefois la fouille active, soit en retournant les pierres, morceaux de bois et autres débris jonchant le sol dans les endroits ouverts et ensoleillés. Il est également possible de les observer au début de l’automne alors qu’elles se dirigent en grand nombre vers les sites d’hibernation.
Pour la photographie
• Être près de l’animal pour être en mesure de bien discerner tous les critères d’identification. S’assurer toutefois d’avoir un bon focus et de cadrer sur tout l’animal pas seulement une partie (ex : macro de la tête). Un téléobjectif pourrait être nécessaire pour photographier les tortues au loin alors qu’un macro-objectif s’avérera utile pour les petits spécimens comme les salamandres et les juvéniles.
• Prenez au moins 2 ou 3 photographies d’angles différents pour que toutes les parties de l’animal soient visibles. N’hésitez surtout pas à photographier la partie ventrale de l’animal. En effet, plusieurs espèces s’identifient également à l’aide des patrons ventraux.
• Les détails des spécimens ou espèces sombres seront plus visibles s’ils sont photographiés sur un substrat sombre lui aussi.
• Éviter de surexposer vos photographies avec le flash ou la lumière directe du soleil.
Si vous prenez plusieurs photos et les liez à vos données, n’oubliez pas d’inscrire un numéro de référence identique à celui de votre observation. Inscrivez également vos coordonnées pour que l’on puisse vous rejoindre si vous envoyez vos données par la poste !
Pour la localisation
UTILISATION DE GOOGLE EARTHMC
Pour télécharger Google EarthMC (c’est gratuit), cliquez ici.
- Une fois le logiciel installé et démarré, inscrire le nom du lieu recherché dans le menu « Rechercher » de la barre latérale (ex : Montréal, Québec).
- Au besoin, utilisez la pour déplacer la fenêtre pour cibler plus précisément le lieu de l’observation. Pour ce faire, cliquez le bouton gauche de votre souris et déplacez votre souris tout en maintenant le bouton enfoncé pour déplacer la carte.
- Une fois votre lieu trouvé, utilisez la roulette de votre souris pour agrandir le plus possible la fenêtre (zoom avant).
- Cliquez sur la fonction « Ajouter un repère » (symbole ). Positionnez le nouveau repère à l’endroit de votre observation tout en étant le plus précis possible. Prendre en note les coordonnées géographiques (longitude et latitude) indiquées dans la boîte de dialogue.
Attention utilisateurs de Google Earth ! Le programme offre quatres types de coordonnées géographiques selon vos préférences :
- Degré décimaux (DD.dddddd°)
- Degrés minutes décimales (DD° MM.mmm’)
- Degrés minutes secondes (DD° MM’ SS.ss ») ou
- Projection transverse de Mercator (Zone, Abcisse (X), Ordonnée (Y))
Il est important de spécifier le type de coordonnées avec l’envoi des observations. Pour savoir ou changer le type de coordonnées dans Google Earth :
- Cliquez sur « Outils »
- Sélectionnez « Options… »
- Dans l’onglet « Vue 3D », il y a une boîte qui s’appelle « Afficher lat/lon ». Il suffit de sélectionner celle que vous préférez. Nous suggérons d’utiliser les « Degrés décimaux ».
Comment remplir une fiche
Nom de l’espèce
Le nom de l’espèce est évidemment essentiel à noter. Il est donc crucial de réaliser une identification exacte en se basant sur des critères d’identification ou en demandant l’assistance du coordonateur du programme. En effet, la qualité de l’AARQ en dépend. Également, si vous pouvez prendre une photographie de vos spécimens, nous vous invitons à le faire et à les joindre à votre mention. Les photos des amphibiens et reptiles que vous retrouvez sur ce site sont accompagnées de flèches indiquant les traits caractéristiques à remarquer pour faciliter l’identification de vos observations.
Localisation du lieu
L’endroit où a été effectuée l’observation est également très importante à noter pour que la banque de l’AARQ contienne des données précises. Le nom du lieu (ex : St-des-Saints, lac Vert, baie des Canards) et des précisions sur son emplacement exact (ex : 100 m à l’Est de l’embouchure du ruisseau Tremblay) sont des renseignements importants à transmettre à l’AARQ. Si vous possédez un GPS ou êtes habiles à utiliser un site web ou un logiciel de cartes géoréférencées (par exemple : Google Earth), n’hésitez surtout pas à vous en servir pour obtenir la longitude et la latitude de vos observations. N’oubliez toutefois pas d’indiquer le format des données (i.e. : degré minute seconde) et le NAD (27 ou 83).
Date et heure
Une autre information à noter est la date de l’observation. En effet, il est important de pouvoir situer l’observation dans le temps. À titre d’exemple, la date de l’observation est très importante pour évaluer le déclin d’une espèce au fil des ans. L’heure de l’observation pourrait également fournir de nouvelles informations sur les périodes d’activités de nos espèces, parfois mal connu à nos latitudes.
Nom et coordonnées des observateurs
Les noms complets ainsi que les coordonnées des observateurs doivent également être transmises. Cela est important pour, d’une part, donner crédit et la reconnaissance aux observateurs et, d’autre part, pour pouvoir contacter le participant dans l’éventualité où certaines informations devraient être précisées.
Nombre d’individus
Il est également important de préciser le nombre d’individus observés et si possible le stade de développement de ceux-ci (était-ce un adulte, un juvénile ou une larve ?) et le sexe s’il est connu. Dans le cas des anoures, indiquez si vous avez vu l’animal ou si vous l’avez entendu.
Habitat
Décrivez le plus précisément possible l’habitat dans lequel votre spécimen à été observé. Au besoin, utilisez plusieurs catégories d’habitats (par exemple : berge d’un étang temporaire situé dans une forêt de feuillus matures, etc.).
Autres informations pertinentes
Particulièrement les hibernacles, les sites de ponte, lieu de mortalité élevé, etc. Le comportement de l’animal lors de votre observation peut aussi s’avérer utile pour préciser des lieux de haute importance écologique (par exemple : rainette en chant, tortue qui pond, etc.)
Comment soumettre une fiche
Avant de nous faire parvenir une observation, assurez-vous d’avoir toutes les informations en main. Bien que toutes les informations soient pertinentes, les renseignements les plus importants sont l’espèce (si vous n’êtes pas certain de votre identification consultez l’Espèces) et la localisation (utiliser Google Earth au besoin).
Pour nous faire parvenir vos mentions d’observations vous pouvez utiliser les méthodes suivantes :
- En ligne
Remplir le formulaire d’observation en ligne - Base de données
Télécharger une base de données vierge (Excel 2003) et nous la faire parvenir par courriel à aarq@ecomuseum.ca
Veuillez envoyer les formulaires imprimés à :
Programme d’Atlas des amphibiens et des reptiles du Québec
Société d’histoire naturelle de la vallée du Saint-Laurent
21 125, chemin Sainte-Marie
Sainte-Anne-de-Bellevue (Québec) H9X 3Y7
Canada
Amphibiens et reptiles
du Québec et des Maritimes
par Jean François Desroches et David Rodrigue
Éditions Michel Quintin, avril 2004
288 pages, 12.5cm x 20.5cm
250 photographies couleurs plus médaillons;
2-89435-244-1 / 2894352441
(Lire la présentation par Michel Aubé)
source: Vie pédagogique, No 135 (Avril-Mai 2005)
Lectures recommandées
ANGERS, V.A., BOUTHILLIER, L., GENDRON, A. et T. MONTPETIT. 2007. Plan de conservation de la rainette faux-grillon en Montérégie – Ville Longueuil, Arrondissement Le Vieux Longueuil. Centre d’information sur l’environnement de Longueuil et Équipe de rétablissement de la rainette faux-grillon de l’Ouest au Québec, 38p.
ANGERS, V.A., BOUTHILLIER, L., GENDRON, A. et T. MONTPETIT. 2008. Plan de conservation de la rainette faux-grillon en Montérégie – Arrondissement de Saint-Hubert.Centre d’information sur l’environnement de Longueuil et Équipe de rétablissement de la rainette faux-grillon de l’Ouest au Québec, 44 p.
ANGERS, V.A., BOUTHILLIER, L., GENDRON, A. et T. MONTPETIT. 2008. Plan de conservation de la rainette faux-grillon en Montérégie – Ville de Brossard. Centre d’information sur l’environnement de Longueuil et Équipe de rétablissement de la rainette faux-grillon de l’Ouest au Québec, 36 p.
ANGERS, V.A., BOUTHILLIER, L., GENDRON, A. et T. MONTPETIT. 2008. Plan de conservation de la rainette faux-grillon en Montérégie – Ville de Carignan.Centre d’information sur l’environnement de Longueuil et Équipe de rétablissement de la rainette faux-grillon de l’Ouest au Québec, 34 p.
ANGERS, V.A., BOUTHILLIER, L., GENDRON, A. et T. MONTPETIT. 2008. Plan de conservation de la rainette faux-grillon en Montérégie – Ville La Prairie.Centre d’information sur l’environnement de Longueuil et Équipe de rétablissement de la rainette faux-grillon de l’Ouest au Québec, 39 p.
ANGERS, V.A., BOUTHILLIER, L., GENDRON, A. et T. MONTPETIT. 2008. Plan de conservation de la rainette faux-grillon en Montérégie – Ville de Notre-Dame-del’île-Perrot.Centre d’information sur l’environnement de Longueuil et Équipe de rétablissement de la rainette faux-grillon de l’Ouest au Québec, 34 p.
ANGERS, V.A., BOUTHILLIER, L., GENDRON, A. et T. MONTPETIT. 2008. Plan de conservation de la rainette faux-grillon en Montérégie – Ville de Saint-Bruno-de-Montarville.Centre d’information sur l’environnement de Longueuil et Équipe de rétablissement de la rainette faux-grillon de l’Ouest au Québec, 34 p.
BERNARD, M.-C. 2010. Plan de conservation de la rainette faux-grillon en Outaouais – Ville de Gatineau (Secteur Aylmer). Conservation de la nature Canada et Équipe de rétablissement de la rainette faux-grillon de l’Ouest au Québec, 40 p.
BONIN, J. 1997. Rapport sur la situation de la tortue-molle à épines (Apalone spinifera) au Québec. Ministère de l’Environnement et de la Faune, Direction de la
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BONIN, J. 1998. Rapport sur la situation de la tortue géographique (Graptemys geographica) au Québec. Ministère de l’Environnement et de la Faune, Direction de la faune et des habitats. 35p.
BONIN, J. et P. GALOIS. 1996. Rapport sur la situation de la rainette faux-grillon de l’ouest (Pseudacris triseriata) au Québec, ministère de l’Environnement et de la Faune du Québec, Direction de la faune et des habitats,Québec, 39p.
CENTRE D’INFORMATION SUR L’ENVIRONNEMENT DE LONGUEUIL ET ÉQUIPE DE RÉTABLISSEMENT DE LA RAINETTE FAUX-GRILLON DE L’OUEST AU QUÉBEC. 2006. Plan de conservation de la rainette faux-grillon de l’Ouest en Montérégie – Ville de Boucherville, 48p. + 2 annexes.
ÉQUIPE DE RÉTABLISSEMENT DE LA RAINETTE FAUX-GRILLON DE L’OUEST. 2000. Plan de rétablissement de la rainette faux-grillon de l’ouest (Pseudacris triseriata) au Québec, Jutras J., éditeur, Société de la faune et des parcs du Québec, Québec, 42p.
GAGNÉ, C. 2010. Plan de conservation de la rainette faux-grillon en Outaouais– Ville de Gatineau (Secteur Gatineau). Environnement Canada et Équipe de rétablissement de la rainette faux-grillon de l’Ouest au Québec, 52 p.
GALOIS, P. et J. BONIN. 1999. Rapport sur la situation de la tortue des bois (Clemmys insculpta) au Québec, Faune et Parcs Québec, Direction de la faune et des habitats,Québec, 45p.
JUTRAS, J. (éditeur). 2003. Plan d’intervention sur les salamandres de ruisseaux du Québec, Direction du développement de la faune, Société de la faune et des parcs du Québec, Québec, 26p.
MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT ET DE LA FAUNE. 1997. Plan d’intervention sur la tortue-molle à épines (Apalone spinifera spinifera) au Québec. Équipe de rétablissement de la tortue-molle à épines. 68p.
ST-HILAIRE, D. 2003. Rapport sur la situation de la tortue mouchetée (Emydoidea blandingii blandingii) au Québec. Société de la faune et des parcs du Québec, Direction de l’aménagement de la faune de l’Outaouais. 27p.
TANGUAY, L., L. BOUTHILLIER et A. GENDRON. 2012. Plan de conservation de la rainette faux-grillon, métapopulation de Beauharnois-Salaberry– 2e édition. Centre d’Information sur l’Environnement de Longueuil et Équipe de rétablissement de la rainette faux-grillon de l’Ouest au Québec, 43 p.
Glossaire
Branchie : Organe respiratoire permettant de capter l’oxygène dissous dans l’eau. Ressemble généralement à une plume.
Carène : Crête ou arrête saillante en forme de coque de bateau.
Coassement : Vocalisation émise par les mâles anoures.
Commissure de la gueule : Angle formé par la jonction des deux lèvres.
Constricteur : serpent qui tue ses proies par constriction (resserement, rétrécissement).
Cryptique : Dont la coloration se confond avec son milieu.
Dossière : Partie dorsale de la carapace.
Écotone : Habitat de transition entre deux habitats différents (ex : zone en bordure d’un champ et d’une forêt).
Écaille labiale : Écaille qui recouvre les lèvres.
Herpétofaune : Terme qui désigne l’ensemble des espèces de reptiles et d’amphibiens.
Herpétologie : Science qui étudie les reptiles et amphibiens.
Limitrophe (espèce) : se dit d’une espèce qui est situé à la frontière d’un pays ou d’une région.
Ophiophage : Qui se nourrit de serpents
Parotoïde (glande) : glande à toxines située derrière chaque œil chez le crapaud.
Plastron : Section ventrale de la carapace.
Résurgence : Réapparition en surface d’un cours d’eau après un parcours souterrain.
Sillons costaux : Dépression en forme de sillon indiquant l’emplacement des côtes chez les salamandres.
Tourbière : Milieu humide, où on retrouve généralement de la sphaigne, caractérisé par un taux d’accumulation de la matière organique supérieur au taux de décomposition.
Tributaire : Cours d’eau qui se jette dans un cours d’eau de plus grande importance ou encore dans un lac.
Urodèles : Ordre des vertébrés regroupant au Québec les salamandres, tritons et nectures.
Atlas des amphibiens et reptiles du Québec