À propos de nous
L’herpétofaune du Québec
Cerner le plus précisément possible la distribution des 38 espèces d’amphibiens et de reptiles du Québec
AARQ

L’importance de l’herpétofaune

Au Québec, les reptiles et les amphibiens sont les deux groupes ayant la moins grande diversité, avec seulement 38 espèces. Toutefois, malgré le faible nombre d’espèces, c’est chez ces deux groupes que l’on retrouve la plus grande proportion d’espèces en péril. En effet, à ce jour, plus de 50% de ces espèces se retrouvent sur la liste des espèces fauniques menacées ou vulnérables au Québec.

Ce statut fort peu enviable est malheureusement relié à l’activité humaine. Parmi les facteurs associés à la situation précaire de ces animaux, notons la perte et la fragmentation des habitats causées par l’urbanisation (Villes, route, habitations, etc.) et l’exploitation des milieux naturels (coupes forestières, agriculture, hydro-électricité, etc.).

Historique

L’AARQ tire son origine du fait que, dans les années 1980, très peu d’informations étaient connues sur la distribution de l’herpétofaune. Par conséquent, il n’était pas possible d’évaluer objectivement la situation de nos espèces et d’entreprendre les actions de conservation nécessaires. Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF)a donc alors mandaté la Société d’histoire naturelle de la vallée du Saint-Laurent (Ecomuseum) pour coordonner un programme d’atlas basé sur une participation bénévole. Plusieurs individus et organisations susceptibles d’être intéressés à participer ont alors été invités à consigner et transmettre leurs observations à la banque de données de l’AARQ. Le programme a remporté un vif succès et la participation annuelle a grimpé rapidement. Actuellement, on compte plus de 300 participants annuels à l’AARQ. Chaque année, des nouvelles localités sont découvertes et des extensions d’aire sont réalisées tant pour les espèces rares que pour les espèces communes.

Objectif

Le but de l’Atlas des amphibiens et des reptiles du Québec (AARQ) est de cerner le plus précisément possible la distribution des 38 espèces d’amphibiens et de reptiles du Québec. Le programme de l’AARQ a débuté en 1988 et est géré conjointement par la Société d’histoire naturelle de la vallée du Saint-Laurent (Ecomuseum) et le ministère des Ressources naturelles et de la Faune du Québec. Son succès est attribuable aux individus et organisations qui transmettent leurs observations d’amphibiens et de reptiles.

Au service de la conservation

L’AARQ constitue la banque source des observations herpétofauniques pour le Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ), une unité intégrée au ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) et au ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP). L’objectif du CDPNQ est d’établir des objectifs et des priorités pour conserver la biodiversité du Québec. Les données d’amphibiens et de reptiles utilisées par le CDPNQ proviennent directement de l’AARQ. Il s’agit donc d’un exemple d’utilisation concrète de l’AARQ qui a des répercussions directes en conservation.
Le contexte
De quoi s’agit-il?
Quoi faire et comment le faire…

Qui peut participer?

Le programme de l’AARQ est ouvert à toute personne ou organisation ayant un intérêt pour les amphibiens et les reptiles du Québec. Il est donc accessible à tous ceux qui désirent faire une contribution en partageant leurs observations, qu’ils soient naturalistes, membres d’une organisation de conservation, employés d’une firme en environnement ou fonctionnaires.

À cet effet nous vous invitons à nous contacter pour vous inscrire et ainsi recevoir annuellement des fiches d’observations, une banque de donnée vierge pour y transcrire vos observations et le protocole en vigueur.

Concrètement, qu’est-ce que ça implique?

Il n’y aucun secteur d’inventaire d’attribué aux participants et aucun nombre minimal d’observations à fournir par année. Vous êtes donc libres d’effectuer vos observations où et quand bon vous semble, sans aucune restriction ! À titre indicatif, certains participants transmettent une ou deux données par année alors que d’autres parcourent le Québec et effectuent des centaines d’observations.

Toutes les observations de toutes les espèces d’amphibiens et de reptiles du Québec sont importantes pour l’AARQ. En effet, l’objectif de l’AARQ est de cerner le plus précisément possible la distribution de nos 38 espèces.

En tant que participant, vous êtes donc invité à contribuer en nous faisant parvenir des observations de toutes espèces à chaque année et ce même si vous aviez déjà noté auparavant la présence d’une espèce en un lieu donné. En effet, ce type d’information peut notamment servir à confirmer la présence d’une population ou éventuellement la disparition de celle-ci.

Code d’éthique de l’observateur

Manipulation

Éviter autant que possible de manipuler les spécimens. Si vous devez le faire, soyez délicat et n’oubliez pas de vous humidifier les mains et d’éviter les insectifuges s’il s’agit d’amphibiens. Relâchez-les rapidement à l’endroit de capture.

Perturbations

Prenez soin de replacer à leur endroit et dans la position d’origine tous les abris une fois que vous les avez retournés. Ceci évitera de perturber inutilement ces micro-habitats.

Contamination

Prenez soin également de désinfecter avec de l’eau de javel votre matériel, dont les bottes, pour éviter de propager les pathogènes entre les sites.

Fréquence

Idéalement, il faudrait aussi éviter de visiter trop fréquemment certains milieux afin de ne pas compromettre la qualité du micro-habitat (par exemple : retourner plusieurs fois les pierres d’un même ruisseau à la recherche de salamandres).
Les données
À quoi ça sert?
Connaître, conserver, partager, éduquer…

Utilisation des données

Les données reçues sont utilisées à des fins de conservation des habitats et pour la sensibilisation et l’éducation du public. Les données permettent également d’accroître les connaissances sur la distribution et la biologie de nos espèces d’amphibiens et de reptiles. À titre d’exemples, les données recueillies par les observateurs servent pour :

  • Études d’impact (Orienter le développement en tenant compte de la présence d’habitats d’amphibiens et de reptiles)
  • Éducation / sensibilisation (gestionnaires municipaux et gouvernementaux, citoyens, milieux scolaires, CEGEP et Université)
  • Rapports de situation d’espèces
  • Plans de rétablissement d’espèces
  • Contribution aux connaissances fondamentales sur les espèces (distribution et abondance relative)
  • Planification d’inventaires
  • Création d’aires protégées utilisées par des espèces menacées ou vulnérables (refuges fauniques)
  • Localisation d’habitats essentiels (sites de ponte, hibernacula)

Au nom de toutes nos espèces herpétofauniques, nous vous remercions !

Limite des données

Bien que l’AARQ soit un outil de premier plan pour mieux connaître et protéger les amphibiens et reptiles du Québec, il comporte toutefois certaines limites. En effet, puisqu’il repose sur une participation majoritairement bénévole, aucun secteur n’est attitré aux participants et aucun nombre minimal de données à transmettre n’est exigé. Ainsi, de nombreux territoires du Québec n’ont que peu ou pas du tout été inventoriés.

De plus, la précision des localisations de la banque dépend directement de celle fournie par les observateurs. Toutefois, avec la popularité croissante des GPS, des sites internet de cartes, et d’autres outils informatiques dont Google Earth, les données transmises par les participants sont de nos jours généralement très précises.

Enfin, l’exactitude des données repose évidemment sur l’identification correcte des espèces. Les participants accordent donc une grande importance aux critères d’identification et contactent au besoin le coordonnateur de l’AARQ pour obtenir de l’assistance.

L’AARQ constitue donc un bel exemple de programme accessible à tous et ayant de répercussions sur la conservation de la biodiversité !

Atlas des amphibiens et reptiles du Québec